Incontournable de l’art martial japonais, l’aïkido est créé entre 1925 et 1969 par Morihei Ueshiba. Alliant maîtrise de son environnement et de son énergie, l’aïkido connaît un succès international.
Dès 1950, l’art se fraye un chemin vers l’Europe et s’y installe durablement, notamment en France.
Mais quelle est l’histoire de cet art ? Sur quels concepts se base-t-il ? Partons à la découverte de cet art martial japonais.
Le concept de l’aïkido
Le fondement de l’aïkido est avant tout la non-violence. Tout dans cet art est réfléchi de façon à ce que son pratiquant puisse se défendre sans blesser l’adversaire. Le but premier reste donc la maîtrise de son opposant. On ne souhaite pas vaincre l’ennemi, mais rendre ses tentatives d’agression vaine.
Mais que faut-il retenir de cet art ?
L’aïkido s’articule sur 3 points clés suivants :
- La primauté de la non-violence. En effet, l’aïkido est l’incarnation même du self-défense.
- L’harmonie. L’aïkido se sert des énergies et entreprend leur harmonisation dans sa pratique.
- L’enseignement d’un art accessible à tous. Tel était la volonté de Morihei Ueshiba.
L’Aïkido : art martial de la non-violence
L’aïkido peut se traduire par « la voie de l’harmonisation des énergies ». Mais quels sont les principes qui fondent cet art martial ? Et quelles sont ses subdivisions ?
Les principes fondamentaux de l’aïkido
La philosophie de l’aïkido est avant tout de se préparer à l’éventualité d’attaque de toute sorte. Cette préparation se fait autant au niveau physique, mental, technique, mais aussi spirituel.
En général, l’aïkido admet les principes suivants :
- La promotion de la paix
En tant qu’art martial qui encourage la paix, l’aïkido favorise l’esquive et l’utilisation de la force de l’ennemi contre lui-même, plutôt que l’attaque. Tout est donc essentiellement de la défense.
- L’union de l’effort dans le sens de l’harmonie des énergies et non dans leur opposition
Cette vision implique l’harmonisation des énergies, un des points clés de l’aïkido. Dans cette optique, le pratiquant s’entraîne à retourner l’énergie que l’adversaire mettait dans son attaque contre lui. Pour cela, l’aïkidoka doit comprendre cette force et travailler avec.
- Être prêt à faire face à toute attaque
Cette préparation à toute offensive possible vise à entraîner le pratiquant à banaliser l’agression. Il ne doit pas fuir un affrontement, mais y faire face en apportant une réponse adaptée. Tout cela en gardant l’intégrité de son adversaire. En d’autres termes, l’aïkido peut être vu comme la concrétisation du concept de légitime défense.
À savoir : même si les techniques de cet art martial ne favorisent pas l’attaque, l’utilisation de l’aïkido peut être dangereuse.
Les différentes branches de l’aïkido
Plusieurs courants découlent de l’aïkido. Cet art martial admet 5 styles majeurs, à savoir :
- L’aikikai aïkido
C’est le style initial développé par Morihei Ueshiba. On le surnomme souvent « la maison mère » ou l’« école du fondateur ».
- Le Yoshinkan
Cette branche voit le jour en 1955 grâce à Gozo Shioda, un des disciples de Morihei Ueshiba. Cette variante de l’aïkido est inspirée du style du fondateur de l’art martial durant la période d’avant-guerre.
- L’aïkido de la société Ki
Mis au point par Koichi Tohei, cette variante de l’aïkido se base sur le principe du Ki ou l’énergie qui circule dans le corps de l’homme. Cet art martial se sert donc des systèmes nerveux pour maitriser l’adversaire.
- L’aïkido Tomiki
Ce style voit le jour grâce à Kenji Tomiki, un élève du maitre de judo Jigoro Kano et du fondateur de l’aïkido Morihei Ueshiba.
- Le Yoseikan budo
C’est la variante de l’aïkido développée par Minoru Mochizuki. C’est aussi la forme la plus pratiquée en France.
Les ceintures et les grades en aïkido
L’aïkido, comme le karaté, se compose de plusieurs grades et ceintures. Plus le grade est élevé, plus la maîtrise de l’art est considérée comme acquise. Cependant, le courant et le style de l’aïkido pratiqués apportent certaines différences. A titre d’exemple, cela affecte le passage d’un grade à un autre.
Malgré cela, on peut tout de même retenir qu’il n’y a que deux couleurs de ceinture en aïkido :
- la blanche, correspondant aux grades « kyu »
- la noire, correspondant aux grades « dan »
La ceinture blanche en aïkido : symbole des grades « kyu »
La ceinture blanche symbolise l’appartenance du pratiquant au grade d’étudiant en aïkido. L’aïkidoka portant la bandelette blanche est donc dans sa phase d’initiation et de familiarisation avec l’art martial.
Le port de cette ceinture, contrairement aux autres arts martiaux, englobe donc plusieurs phases d’apprentissage de l’aïkido par le pratiquant.
En Europe, on distingue généralement 6 grades de kyu :
- Le 6e Kyu (c’est le rand du débutant)
- Le 5e Kyu
- Le 4e kyu
- Le 3e kyu
- Le 2e kyu
- Le 1er kyu
Arrivé au 1er kyu, on suppose souvent que l’aïkidoka a acquis les bases de l’art martial. Il peut donc passer un examen pour atteindre le prochain niveau d’apprentissage : le dan.
Important : le nombre de grades détenus dans la ceinture blanche peut différer selon les pays, les styles, mais aussi l’âge du participant. Néanmoins, ce nombre ne dépasse normalement pas 10 échelons. Dans d’autres États par exemple, on admet 10 rangs de kyu lorsque l’aïkidoka commence l’apprentissage depuis son enfance.
La ceinture noire en aïkido : signe des grades « dan »
Le port de la ceinture noire, dans n’importe quel art martial japonais, symbolise généralement une certaine maîtrise dans le domaine. Le grade de dan qui l’accompagne signifie aussi une certaine maitrise. L’aïkido n’échappe pas à ces règles de bases du budo. Et ce, même si la couleur des ceintures diffère.
En aïkido, on admet généralement 10 grades de dan sous une même ceinture noire :
- Du 1er dan au 4e dan
Ces grades sont généralement encore considérés comme des grades d’apprentissage l’aïkidoka. Au-delà du 4e dan, on estime souvent que le pratiquant peut déjà enseigner l’art martial.
- Du 5e dan au 7e dan
Ces grades correspondent à des grades considérés supérieurs de l’aïkido. En effet, à partir du 5e dan, le pratiquant accède à un niveau plus spirituel de la maitrise de l’art martial.
À savoir : En France, les grades au-dessus du 5e dan sont souvent octroyés de façon symbolique.
- Du 8e dan au 10e dan
En général, ces grades n’étaient attribués qu’aux disciples directs de Morihei Ueshiba, le fondateur de l’art martial. De nos jours, ces grades sont donc quasi inexistants.
À savoir : L’habit de pratique de l’aïkido se nomme le hakama. C’est un vêtement traditionnel japonais porté essentiellement par les nobles au Japon féodal.
Aikido: quelles sont les techniques utilisées ?
La voie d’apprentissage de la pratique de l’aïkido implique la maîtrise de certaines techniques qui mettent en situation de combat l’aïkidoka. On peut notamment citer :
– Suwariwaza ou la pratique à genoux
– Hanmihandachiwaza ou la pratique attaquant debout, défenseur à genoux
– Tachiwaza ou la pratique debout sur saisies et sur coups frappés
– Ushirowaza ou l’attaque arrière
– Tandodori ou la pratique contre couteau
– Jodori ou la pratique de projection avec bâton
– Tachidori ou la pratique avec sabre de bois pour chacun des deux partenaires
– Kumitachi ou les exercices avec sabre de bois
– Kumijo ou les exercices avec bâton
– Futaridori ou la saisie par deux adversaires
– Randori ou la pratique libre
Grâce à ces entrainements, l’aïkidoka est préparé à affronter n’importe quelle situation. Cet art martial peut aussi se pratiquer, autant avec une arme, que sans arme.
L’aïkido sans armes
La forme la plus courante de la pratique de l’aïkido de nos jours est sans arme. L’aïkidoka apprend donc à maîtriser son adversaire en utilisant contre lui sa force et son agressivité. Cette forme de l’aïkido se concentre donc plutôt sur la compréhension des énergies qui nous entourent et leur mise en harmonie.
Les techniques du Suwariwaza, Hanmihandachiwaza, Tachiwaza, Ushirowaza, Futaridori et Randori sont plutôt privilégiés ici.
À savoir : L’aïkido utilise des mouvements circulaires dans la canalisation des énergies et leur utilisation.
L’aïkido avec arme
Si l’aïkido est généralement l’art de la self-défense, elle peut aussi être pratiquée avec des armes. Généralement, on utilise des bâtons, des épées ou katana et des couteaux dans cet art martial.
Cette version armée de l’aïkido utilise généralement les techniques du Tandodori, Jodori, Tachidori, Kumitachi ou encore Kumijo.
Important : Bien évidemment, lorsqu’il est pratiqué avec une arme, l’aïkido est très dangereux. À partir du moment où l’aïkidoka saisit un équipement de combat, il peut potentiellement blesser son adversaire. L’art de la non-violence qu’on enseigne peut alors rapidement devenir un outil mortel. L’apprentissage de cet art martial armé nécessite donc une grande précaution.